Chronique

Luz - Hollywood Menteur

Publié le 25 juillet 2023

Je viens de finir la bande dessinée de Luz, Hollywood Menteur, sortie il y a un peu moins de 5 ans. Luz, pour moi, c’est avant tout “la bande de Charlie”, découvert il y a … oulalah, (très) longtemps.

Dans cette bd, agrémentée d’une post-face éclairée et éclairante de Virginie Despentes (cœur avec les doigts), Luz revient sur le tournage d’un film mythique, The Misfits, sorti en France sous le nom Les désaxés. En 1960, John Huston réalise l'un de ses films les plus ambitieux, The Misfits (intitulé Les désaxés en France), au cœur du Nevada. Le casting comprenait Marilyn Monroe, Clark Gable, Montgomery Clift et Eli Wallach, avec un scénario écrit par Arthur Miller, mari de Marilyn. The Misfits devait être l’écrin qui permettrait à cette dernière de montrer à quel point c’était une immense artiste. Au lieu de cela, les tragédies s’accumulent le temps du tournage. Marilyn, probablement enceinte, disparaît momentanément. C'est un portrait crépusculaire de personnages marginaux, symbolisant par beaucoup la fin de l'âge d'or d'Hollywood. Comment un projet aussi ambitieux, rassemblant les plus grandes stars d'Hollywood, a-t-il pu se transformer en un échec retentissant à sa sortie ?

Luz - Hollywood Menteur (Futuropolis)
Luz - Hollywood Menteur (Futuropolis)

The Misfits met donc en scène Roslyn, une femme divorcée (Monroe), et trois cow-boys déchirés par la vie : Gay (Gable), Guido (Wallach) et Perce (Clift). Ensemble, ils cherchent à capturer des chevaux sauvages dans le désert du Nevada. Le film explore leurs luttes personnelles, leur quête de sens et leur désillusion dans une Amérique en transition. Dans ce cadre en apparence idyllique, Luz brosse, une satire humoristique et une critique acerbe de l'industrie du divertissement. Il montre la façade étincelante de Hollywood derrière laquelle se cachent des mensonges, des illusions et des désillusions. Luz prend ainsi fait et cause pour Marilyn Monroe, dépeignant une vision du féminisme bienvenue. Son trait en noir et blanc apporte une incroyable densité à cet album. L’album, paru chez Futuropolis et magistralement conclu par la postface de Virginie Despentes, signe les prémices de la (alors future) collaboration de Luz et Despentes pour Vernon Subutex.