Chronique

Vanna Vinci - La Casati

Publié le 23 octobre 2023

On continue à faire des zigzags dans la ligne temporelle et on parle de La Casati parue il y a plus de 10 ans chez Dargaud. Au scénario et au dessin on retrouve Vanna Vinci, qui a également œuvré sur La Callas, Frida, Tamara de Lempicka ou encore la série Chats noirs, chiens blancs. On est d’accord que je n’ai choisi cette bd que parce que le libraire l’avait de dispo et que la couverture m’a tapé dans l'œil ? On est d’accord.

Commençons par le commencement : Vanna Vinci dresse ici la biographie romancée de La Casati, “la muse égoïste” comme est d’ailleurs sous-titré l’album. Mais qui était-elle ? Luisa Casati Stampa di Soncino, surnommée “La Casati”, naît en 1881 à Milan, Italie, et s'éteignit en 1957 à Londres. Elle se distingua en tant que personnage excentrique et flamboyant au sein de l'élite sociale européenne, célèbre pour son audace vestimentaire, ses somptueuses réceptions, ainsi que ses liaisons avec des artistes et intellectuels de son époque. Casati est issue d'une famille aisée et aristocratique. En 1900, elle épousa le marquis Camillo Casati Stampa di Soncino, mais leur union prit fin après quelques années. Par la suite, Casati embrassa une vie d'indépendance, oscillant entre Paris, Londres et Venise.

Vanna Vinci - La Casati
Vanna Vinci - La Casati

Elle occupa une place centrale sur la scène artistique et culturelle de son temps. Plusieurs artistes, tels que Giovanni Boldini, Pablo Picasso, Cecil Beaton et Man Ray, la choisirent comme muse. De plus, elle joua un rôle significatif en tant que mécène, apportant un soutien précieux à des artistes tels que Gabriele D'Annunzio et Isadora Duncan. Le style vestimentaire extravagant de Casati était légendaire, caractérisé par ses robes longues et colorées, ses bijoux exubérants, ainsi que ses masques distinctifs. Elle était également réputée pour ses soirées grandioses, souvent des événements mondains et artistiques.

Casati suscita la controverse en son temps en raison de son extravagance et de son excentricité. Et le dessin de Vanna Vinci rend un magnifique hommage à la Casati, que l’on suit ici tout au long de son évolution. Le scénario est d’ailleurs une merveille, rythmé et soutenu : on a plus l’impression de lire un roman qu’une biographie !