Chronique

Marino Neri - Du charme du parking à étages

Publié le 31 mars 2024 par Seb

Des fois on tombe sur des pépites un peu par hasard. Et c'est le cas de cette bande dessinée de Marino Neri, “Du charme du parking à étages”. C'est paru le 26 septembre 2019 chez Ici Même Éditions.

L'histoire commence avec une mort. Celle d'un jeune black qui est trouvé mort dans un bâtiment abandonné, le fameux parking à étages. Il est condamné à errer sous la forme d'un esprit. Il se questionne, et cherche à savoir qui il est car il n'a aucun souvenir de sa vie passée. Pire, il ne sait pas qui il est et pourquoi il est mort. Ni comment d'ailleurs

Ses meurtriers ? Une bande de jeunes en proie à leur frustration existentielle, cherchant un bouc émissaire sur lequel projeter leur colère. Et celui-ci est tout désigné : noir, marginalisé, peut-être même impliqué dans des activités illégales. Il devient ainsi un parasite facile à éliminer.

Tout aussi facilement, le père d'un de ces jeunes privilégiés identifie un coupable idéal : un individu démuni prêt à endosser le crime moyennant une somme d'argent. Celui-ci, en acceptant la faute, devient à son tour le bouc émissaire, s'appropriant le fardeau du meurtre.

Cet homme, c'est Zolferini. C'est un ouvrier, de la pire espèce. Il fait honte à sa mère. Du moins si celle-ci était encore de ce monde, ce qui n'est pas le cas. Il est alcoolique et vient encore de se faire virer de son boulot. Dans la petite ville ou il habite il est connu comme le loup blanc, et plus personne ne veut l'embaucher.

Avec un dessin précis, des dialogues écrits au scalpel, Marino Neri nous entraine dans une description d'un monde. Celui du quotidien des ouvriers d'abattoirs, dans une spirale de souffrance et d'alcool.

Marino Neri - Du charme du parking à étages (Ici Même Éditions)
Marino Neri - Du charme du parking à étages (Ici Même Éditions)

“Écoutez moi, Zolferini, dans votre situation… Au chômage, des dettes, des plaintes contre vous. Combien de temps encore avant que vous ne finissiez de toutes façons derrière les barreaux ? Parfois la vie nous offre des occasions. À nous de les saisir.”