Interview

Interview - Badus & Last

Publié le 7 février 2024

On ne sait pas trop ce qui s'est passé mais nous avons plusieurs demandes pour “Very Bad Ping”. Si la première édition est maintenant épuisée (tirage limité les gars en même temps), on a eu envie de taper le carton - pardon la balle - avec Badus et Last, qui se cachent derrière cet ovni.

Salut à vous Badus et Last, on vous a choisi pour cette session de questions-réponses. Certains humains ne vous connaissent pas, ces personnages de peu de foi. Les boomers disent “SLT ASV” mais vous, pourriez-vous vous présenter ?

Badus : Hello ! Je suis BADUS, Baptiste DUSSART pour les non intimes, co-scénariste de la BD Very Bad Ping et très heureux de partager notre projet. 40 ans, Paris-Montparnasse.
Last : Salut, je suis Stéphane Larreur, alias LAST, dessinateur et co-scénariste, 49 ans, Brest.

Hannibal disait “j'aime qu'un plan se déroule comme prévu”. Ou peut-être était-ce le Joker. En tout cas, on finit peut-être par “travailler” dans un tout autre domaine que prévu initialement.. Et donc, vous vouliez faire quoi en étant minot ? La bande dessinée, c'est par hasard ou volonté ?

Last : Petit, je rêvais de devenir notaire ou expert-comptable, comme tous les gamins, mais mes parents, partisans d'une éducation stricte, ne voulaient rien savoir. “Tu feras un vrai métier, artiste peintre ou chanteur de rock, nom de dieu !”… Blague à part, j'ai songé à faire de la BD sérieusement à partir du lycée. Finalement, après le bac, j'ai bifurqué vers des études d'arts appliqués pour finir graphiste dans la pub. Parallèlement à ma vie professionnelle, j'ai poursuivi quelques projets BD, dont un fut publié en 2013 (Stouf & Jean-Ouf, une BD d'humour sur des graphistes).
Badus : Pour ma part, je voulais devenir footballeur pro comme tout le monde et j'ai fini derrière un bureau comme tout le monde ! Plus sérieusement, je dévore de la bande dessinée franco-belge depuis tout petit, notamment grâce à mon père. Gamin, je m'étais mis au défi de lire 10 fois chaque Lucky Luke… Il y en avait quand même une soixantaine à l'époque ! C'est bien plus tard, en début de trentaine, que je me suis lancé en contactant Stéphane.

On grandit, on vieillit et - si on a pas le syndrome de Peter Pan - on mûrit, grâce à des principes et des gens. Je veux tout savoir sur le pourquoi du comment de “Very Bad Ping” !

Last : Tout est écrit en page 47 de l'album. Bon, je développe un peu les origines : j'ai démarré un projet BD sur le ping avec un pote de club en 1998, Vert & Revers, qui a bien marché puisque le Journal de Mickey avait publié quelques planches entre 1998 et 2000. Des événements indépendants de ma volonté m'ont incité à renoncer au projet en 2000…
Badus : Et puis tout a (re)commencé le 16 avril 2016, le samedi des Championnats de France de tennis de table à la Brest Arena. J'avais vu ce projet abandonné et je n'avais qu'une obsession : le relancer ! Avec une dizaine de scénarios sous le bras, j'ai ainsi contacté Last, sur le parking de la salle, en espérant le voir. Il venait de partir ! Qu'importe, ça a été le début d'une longue et incroyable histoire professionnelle, d'amitié, de tuiles et de bonheurs jusqu'ici !

Comme je le disais, on a eu une belle demande sur votre bande dessinée. Un second tirage est en cours, comment vivez vous l'aventure ? Quelle(s) suite(s) sera donnée ?

Badus : L'aventure est folle ! L'album connaît un formidable accueil et, il faut le dire, un certain succès. On a vite été en rupture de stock et surpris ! Surtout sur la période de Noël 2023 ou les coups de téléphone pleuvaient pour “toper” une dernière BD à offrir. On devait refuser et ça nous crevait le cœur de ne plus pouvoir partager notre boulot. C'est pour cela qu'on a décidé de ressortir une deuxième édition début 2024.
Last : On espère une nouvelle sortie bientôt. L'album a été corrigé sur pas mal de détails, mais rien de fondamentalement différent par rapport à la première édition.

Badus & Last
Badus & Last

Parmi toutes les anecdotes, si vous deviez ne retenir qu'une seule et unique, ce serait laquelle et pourquoi ?

Last : On a dormi ensemble dans ma Kangoo à Saint-Malo en 2017 au festival Quai des bulles à Saint-Malo. Je reviens vers vous dès que je retrouve une anecdote moins nulle.
Badus : Ah oui, ça ronflait dans le Kangoo parce qu'on avait pic… Bref ! J'ai le droit aussi à une petite histoire ? Je dirais un appel téléphonique à un club du sud de la France qui avait publié toutes nos planches sans autorisation. On savait que c'était de l'inattention et on a gentiment discuté. Au final, on a rencontré deux potes pongistes extraordinaires : Nicolas et Laurent, hyper généreux, qui nous ont aidés gratos pour le site internet www.verybadping.com. Sans eux, le projet n'aurait peut-être pas vu le jour.

Parlons peu, parlons bien, parlons bouffe. J'ai pas d'idée pour ce weekend alors je me demandais quel serait votre choix de plat, végé ou non ? Vous pouvez nous la partager ? Et accompagnée de quoi tiens ?

Last & Badus, en coeur : Un PPVR !
Badus : Le PPVR, c'est le Pain-Pâté-Vin-Rouge, l'institution d'après-match avec les adversaires, surtout en Bretagne. C'est sacré ! On en a fait un gag d'ailleurs dans la BD.

Au top à la vachette, c'est le départ sur une île déserte avec un seul blu-ray, cd et/ou livre. Ce serait quoi et pourquoi ?

Badus : Oh la vache ! Trop facile : Seul au Monde pour le film, l'album Kingston Karma de Pierpoljak pour s'évader (avec le titre Mon imagination) et un guide de survie… Allez, pour vraiment répondre : Cinéma Paradiso (magnifique et en version longue s'il vous plaît !), l'album Boire de Miossec pour me rappeler… Brest, Very Bad Ping, mon premier enfant.
Last : Le blu-ray, c'est livré avec ou sans lecteur ? Cet aspect pratique évacué, au niveau film, je dirais Retour vers le futur, c'est bateau mais c'est un film-doudou. Niveau musique : Wire (post-punk) si je suis en joie, King Buffalo (stoner rock) si je suis zen, Godflesh (metal indus) si je suis vener'. Niveau bouquin : Encyclopedia Universalis en 25 volumes, au moins on aura de quoi lire, au pire on aura du PQ.

Merci d'avoir répondu à ces questions. Un message, ou un mot de la fin peut-être ?

Badus : on remercie toutes les lectrices et lecteurs qui nous ont soutenus, toutes les personnes qui ont cru en notre projet et nous ont aidés. Une mention particulière envers la générosité du Président de la Fédération Française de Tennis de Table, Gilles ERB et celle des champions Alexis et Félix Lebrun qui ont écrit la préface de la BD. Very sympa ! Very Bad Ping, c'est avant tout, une aventure humaine !
Last : Merci Baptiste, et salut à toi, Bertrand…