Margaret Atwood
1939
Margaret Atwood
1939Margaret Eleanor « Peggy » Atwood, née le 18 novembre 1939 à Ottawa (Ontario, Canada) est une romancière, poète et critique littéraire canadienne. Elle est l'une des écrivaines canadiennes les plus connues, en particulier pour son roman La Servante écarlate (The Handmaid's Tale), publié en français en 1987, qui est adapté au cinéma sous le même titre par Volker Schlöndorff en 1990 et en série télévisée sous le titre The Handmaid's Tale : La Servante écarlate en 2017. Née à Ottawa, Ontario, Margaret Atwood est la fille de Carl Edmund Atwood, zoologue, et de Margaret Dorothy Killiam, nutritionniste. Par le métier de son père, Margaret Atwood passe la majeure partie de son enfance entre les forêts du Nord du Québec, Sault-Sainte-Marie, Ottawa et Toronto. Elle commence à écrire à l’âge de 16 ans. En 1957, elle entreprend des études au collège Victoria à l'Université de Toronto. Elle suit notamment les cours de Jay Macpherson (en) et de Northrop Frye. Elle obtient un baccalauréat en arts en anglais (avec des mineures en philosophie et en français) en 1961. Après avoir reçu la médaille E. J. Pratt pour son recueil de poème Double Persephone, elle poursuit ses études à Harvard, au Radcliffe College, dans le cadre d’une bourse Woodrow Wilson, jusqu'à l'obtention d'une maîtrise en littérature anglaise en 1962 avant de prolonger ses études à l'Université Harvard pendant quatre ans. Elle enseigne tour à tour à l'Université de la Colombie-Britannique (1965), à l'Université Concordia à Montréal (1967-1968), à Université de l'Alberta (1969-1979), à l'Université York à Toronto (1971-1972) et à l'Université de New York. En 1968, Atwood épouse Jim Polk, mais divorce quelques années plus tard, en 1973. Elle se marie ensuite avec le romancier Graeme Gibson. Elle donne naissance à sa fille Eleanor Jess Atwood Gibson en 1976. Le prix Arthur-C.-Clarke lui est décerné en 1987 pour son roman La Servante écarlate (The Handmaid's Tale). Elle remporte le Booker Prize en 2000 pour son roman Le Tueur aveugle (The Blind Assassin), qui n'est publié qu'en 2002 en France. Lors de l'élection fédérale canadienne de 2008, elle accorde son appui au Bloc québécois, parti prônant la souveraineté du Québec. En janvier 2009, une polémique éclate à Toronto : son livre La Servante écarlate est accusé par un parent d'élève d'être violent, dépravé et tout à la fois anti-chrétien et anti-islamiste. L'affaire n'aura pas de suite. En 2015, elle remet le manuscrit de son livre Scribbler Moon au projet de « bibliothèque du futur » de l'artiste écossaise Katie Paterson, qui sera ainsi publié en 2114. Elle est la première des cent auteurs à participer à ce projet. En janvier 2018, elle publie une lettre ouverte dans le journal The Globe and Mail intitulée « Am I a bad feminist? » (« Suis-je une mauvaise féministe ? ») où elle fait une critique du mouvement #Metoo en même temps qu'elle diagnostique le système judiciaire inefficace et dépassé. Elle met en garde les féministes d'aujourd'hui face à un possible dérapage menant à l'instauration d'une « justice populaire » qui peut se transformer en « lynchage solidifié culturellement dans lequel le type de justice accessible est jeté par la fenêtre et des pouvoirs extrajudiciaires sont mis en place et maintenus. » Elle prend position en affirmant que « ma position fondamentale est que les femmes sont des êtres humains, avec (...) des comportements saints et démoniaques (...) y compris le crime. » Suite aux critiques de la part de certains observateurs qui considèrent son écrit comme une trahison des valeurs féministes, elle persiste sur Twitter en expliquant son point de vue et en répondant aux critiques, puis en partageant deux autres textes semblables au sien dont celui d'Andrew Sullivan « It’s Time to Resist the Excesses of #Metoo » (« Il est temps de résister aux excès de #Metoo ») où l'auteur compare leur façon d'agir aux méthodes du maccarthysme qui avait mis en place une liste anonyme d’hommes potentiellement dangereux, soupçonnés d'être des communistes, et qui ont détruit plusieurs de leurs carrières. Une autre collaboratrice du Globe and Mail, Margaret Wente publie quelques jours plus tard une analyse du texte de Atwood et sa place dans l'histoire du féminisme. Wente n'est pas surprise de sa position car « elle (Atwood) aime brasser la cage » et poursuit en citant plusieurs internautes aux réponses dures et frôlant la vulgarité. Pour Wente, Atwood est classée comme une modérée face au nouveau mouvement #metoo qui est prêt à lyncher tous ceux qui n'y se rangent pas. Pour expliquer la situation, en un mot, elle explique : « Ce qui est arrivé c'est que la Révolution est entrée dans une nouvelle phase. Après avoir vaincu les réactionnaires, les Jacobins envoient les modérés à la guillotine », puisque « la révolution ne concerne pas la justice, mais le changement. » Finalement, Wente admet être « la dernière alliée de Atwood » parce qu'elle aussi croit que la procédure régulière, aussi frustrante et imparfaite soit-elle, est meilleure que l'alternative. « Je ne pense pas que des listes publiques d'accusations anonymes contre des journalistes médiatiques [...] devraient être autorisées à détruire des carrières. » Et pour conclure : « Je suis off, mais avec ma tête bien en place. »
Source : Wikipédia